Levurer
Opération consistant à ensemencer une cuve avec des levures exogènes sélectionnées.
Opération consistant à ensemencer une cuve avec des levures exogènes sélectionnées.
Micro-organismes responsables de la fermentation alcoolique. Les levures indigènes sont celles qui se trouvent naturellement sur les baies de raisin et sur ou dans le sol – où elles peuvent être diminuées par l’usage de pesticides –, et dans le chai. Dans la vigne, les levures non-Saccharomyces sont de très loin les plus nombreuses, les Saccharomyces étant principalement présentes dans le chai. Les levures du sol ont, entre autres, un rôle important dans la vie de la terre, en particulier dans les cycles du phosphore, du soufre et de l’azote. Et « on considère que 25 à 50 % des levures du sol sont capables de fermenter les sucres » (cf. « La microbiologie des sols a-t-elle une utilité ? », partie 2, in Revue des œnologues n°142, janvier 2012). • Le genre Saccharomyces, avec son grand nombre d’espèces, notamment cerevisiae, est le plus important dans l’élaboration du vin (cf. Philippe Pacalet, « Plaidoyer pour les levures indigènes », in revue Nature et Progrès, janvier-février 2012). Passé le temps d'activité des levures oxydatives (notamment Candida, plus nombreuses en année de pourriture) et des levures à faible pouvoir alcooligène (notamment Kloeckera, plus nombreuses en année fraîche et pluvieuse), ce sont les Saccharomyces cerevisiae (plus nombreuses en année chaude), à fort pouvoir alcooligène, qui prennent le dessus. Les Saccharomyces sont les “bonnes” levures, capables de produire 16° ou plus d’alcool (les levures non-Saccharomyces ne sont capables de fermenter que jusqu'à 6° d'alcool acquis), mais progressivement inhibées par l’alcool qu’elles produisent, jusqu’à l’arrêt total de la fermentation (c’est le fondement naturel des vins liquoreux). Il existe également des levures nuisibles, levures d’altération telles que les Brettanomyces, qui peuvent produire des phénols volatils indésirables. Les levures exogènes : • l’industrie propose sur le marché, pour assurer des fermentations alcooliques correctes et “sans problème”, des levures exogènes, dites levures sèches actives (LSA), à réhydrater et à introduire dans le moût de raisin pour l’ensemencer. Mais les limites et les faiblesses d’un levurage “mono-type” ne sont que trop évidentes et les firmes œnologiques cherchent aujourd’hui à reproduire la diversité propre aux levures indigènes… « Le rôle positif des levures non-Saccharomyces sur la complexité aromatique et gustative des vins est de mieux en mieux connu et cette voie de recherche est explorée par les fabricants. L’objectif est de se rapprocher des fermentations spontanées (palette et intensité aromatique, rondeur…), tout en conservant la sécurité fermentaire. » (cf. Viti, n° 372, juillet-août 2011). On voit ainsi apparaître sur le marché (cf. Viti Alsace, n° 381, juillet-août 2012) des levures non-Saccharomyces comme Pichia kluyveri, Kluyveromyces thermotolerans, Torulaspora delbrueckii ou encore Metschnikowia pulcherrima, mais aussi des Saccharomyces non-cerevisiae, comme Saccharomyces uvarum ou Saccharomyces kudriavzevii…
Résidu qui se forme après la fermentation alcoolique et éventuellement la fermentation malolactique. Après le soutirage qui les débarrasse des particules grossières, les lies fines sont constituées principalement, de levures, de bactéries, et de composés organiques floculés et précipités. On, les retrouve, par sédimentation au fond du contenant de vinification. Certaines appellations qui pratiquent l'élevage sur lie, notamment les muscadets, peuvent utiliser la mention « sur lie ».
Action de rendre “muet” un vin, c'est-à-dire d'arrêter l'activité fermentaire. Pour un Vin Doux Naturel (VDN), il s'agit d'un mutage à l'alcool, dont l'ajout dans le moût en fermentation annihile le pouvoir alcooligène des levures. Pour un vin liquoreux ou moelleux, il s'agit d'un mutage au SO2, antiseptique notoire.
Opération qui consiste à compenser l’évaporation du vin dans une barrique en y versant une quantité de vin égale à sa perte. Cette évaporation est souvent appelée “la part des anges”.
En vinification, l’oxydation du moût est un phénomène induit par un contact excessif avec l’oxygène, sous l’effet d’enzymes d’oxydation, les oxydases (la laccase, en cas de raisin botrytisé, et la tyrosinase, toujours présente sur le raisin), qui affectent les composés phénoliques (polyphénols), à savoir les anthocyanes, les tannins, les flavones et les acides phénols. Selon Max Léglise (Les Méthodes biologiques appliquées à la vinification & à l’œnologie, Le Courrier du Livre, 1994/1995), « si le vin contient des facteurs d’oxydation qui nécessitent le sulfitage, il faut revoir les méthodes de culture, de vinification et la tenue de la cave. S’il n’en contient pas, il n’y a aucune raison de le droguer ». Divers stades de l’oxydation : - l’évent : alcool + oxygène = éthanal + eau, - la piqûre acétique : alcool + oxygène = acide acétique + eau, - l’acescence : alcool + acide acétique = acétate d’éthyle + eau
L'oxydation est la perte d'un électron par un atome, la réception de cet électron par un autre atome est appelée réduction : ces deux réactions couplées inséparables forment l'oxydo-réduction (réaction redox), facteur essentiel – et variable selon le “potentiel redox” de chaque composé – de l'évolution d'un vin.
Acide produit dans le vin par la piqûre acétique (dégradation de l’éthanol par les bactéries acétiques en présence d’une grande quantité d’oxygène, et qui peut aller jusqu’au vinaigre) ou par la piqûre lactique (dégradation de sucres par les bactéries lactiques).
Face à un déficit d’acidité naturelle dans les raisins – qui peut être notamment la conséquence de certaines conditions climatiques et/ou de certains choix culturaux – et donc dans les vins, la plupart des A.O.C. françaises autorisent l’ajout d’acide (généralement l'acide tartrique naturel, autorisé dans les vins “conventionnels” et bio, et uniquement sur dérogation en biodynamie) dans les moûts avant ou pendant la fermentation – à la condition qu'ils n'aient pas été chaptalisés – pour créer ainsi un équilibre plus satisfaisant d'un point de vue œnologique. Mais on peut s'interroger sur le réel équilibre gustatif de vins au pH ainsi modifié. Cette pratique concerne plus souvent les appellations du sud, particulièrement les années très solaires et chaudes.
Acidité composée des principaux acides naturels du vin : l’acide tartrique (qui peut être augmenté par l'ajout dans le moût d'acide tartrique naturel, correction autorisée dans les vins “conventionnels” et bio, et uniquement sur dérogation en biodynamie), l’acide malique et, en quantité nettement moindre, l’acide citrique. Sa mesure se fait par différence entre l’acidité totale et l’acidité volatile.