Bonnes adresses

Un Lorrain – parmi d’autres – à Paris

Il serait dommage de garder secrets certains lieux de plaisir. Ainsi, sur les conseils judicieux de la famille Plageoles (R&B n° 118), nous avons récemment déjeuné au Restaurant Cuisine au cours duquel plats et vins se sont accordés pour nous offrir un moment de bonheur.  

De gauche à droite : Clément Guernalec, cuisinier, Takao Inazawa, chef-cuisinier, Benoît Simon et Jahid Hossen, plongeur Jean-Marc Gatteron

Benoît Simon est originaire de Lorraine, plus précisément de Briey en Meurthe-et-Moselle, une ville du bassin minier à la gloire passée. Après des études au lycée hôtelier de Metz, il rejoint la capitale en 2001 où il obtient son BTS en restauration. Il travaille en salle successivement chez Laurent, au Châteaubriand, au Septime et au Verre Volé.

En juillet 2019, il crée Cuisine. À deux pas de la station de métro Anvers de style Art Nouveau, au pied de la butte Montmartre, son restaurant à spécialités eurasiatiques est installé dans une ancienne boucherie ; le décor est sobre : murs peints en vert céladon et tables recouvertes de formica noir. Une vingtaine de couverts en salle, une dizaine en terrasse.

Au piano, le chef japonais Takao Inazawa qui a déjà régalé moultes convives au Verre Volé et au Benkay, officie avec précision. La carte propose le choix entre deux entrées, deux plats et deux desserts. Après un amuse-bouche composé de xiu-mai (raviolis vapeur au porc et aux crevettes ornées d’œufs de saumon), et accompagnées d’un verre de champagne Brut Nature de Rémi Leroy (Meurville dans l’Aube), nous optons pour une terrine maison aux shiitakés et racines de bardane. Un chardonnay d’Auvergne de Marie et Vincent Tricot (Cuvée L’Escargot) lui sied à ravir. Nous poursuivons avec une aile de raie pochée, cuite à la perfection, agrémentée de pommes de terre nouvelles, de salicornes, de cresson et d’une sauce aïoli au wasabi. Nous tentons un Arbois Poulsard de Thomas Jacquin : pari gagné ! Une île flottante au thé hojicha clôt notre repas. Nous aurions pu choisir un hiyashi tanuki udon (nouilles froides), œuf parfait, puis un lu rou fan (poitrine de cochon mijotée aux cinq épices), œuf, blettes et riz blanc pour terminer par un annin tofu (gelée d’amande) aux fraises.  

Benoît, bientôt quadragénaire, virevolte entre les tables, conseille un client sur les vins, sert en terrasse, le tout sans esbroufe et avec un sourire naturel. La carte des vins (150 références à partir de 28 € la bouteille) fait la part belle aux cuvées « nature » (mais pas surnaturelles !). La plupart des vins que nous défendons sont proposés. Ainsi, nos derniers « Coups de cœur » y figurent : Domaine d’Édouard (Yonne), Stéphane Cyran (Lorraine), Christian Venier (Cheverny), André Kleinknecht (Alsace) ou encore Maxime Magnon (Languedoc). On citera également Valentin Morel (Jura), Rémi Dufaître (Beaujolais) ou Nicolas Renaud et Éric Pfifferling (Rhône sud) sans oublier les vins de la famille Plageoles (Gaillac).  Un court choix de vins au verre est possible ainsi que des bières et un cidre.

Bref, on peine à quitter ce lieu accueillant.

Les prix sont sages :

Entrée/Plat ou Plat/Dessert à 18 €

Entrée/Plat/Dessert à 22 €

Ouvert le lundi soir ainsi que du mardi au vendredi, midi et soir.

Restaurant CUISINE

50 rue Condorcet

75009 Paris

Tél. : 01 44 63 75 64

cuisineparis9@gmail.com

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