Nous avions déjà chroniqué le premier ouvrage de Catherine Bernard, Dans les vignes, chroniques d’une reconversion (R&B n° 101), dans lequel la néovigneronne, ancienne journaliste, racontait les débuts de son aventure viti-vinicole à Castelnau-le-Lez, dans le Languedoc. Elle récidive aujourd’hui avec un court texte consacré à la part des anges, mais pas seulement... L'insaisissable légèreté pourrait défi nir la part des anges, mais l'évaporation est sans doute le nom qui lui sied le mieux. Cette dernière, « est le produit de la porosité du contenant (le bois ou la terre cuite) associée aux composés volatils du contenu (le vin et les alcools distillés) ». Plus la cave est sèche et chaude, plus cette part qui s’échappe par les pores du bois et par la bonde de la barrique sera importante, de l’ordre de 2 à 3 %. Il est donc indispensable pour éviter l’oxydation d’ouiller régulièrement, c’est-à-dire de remplir à ras bord le contenant. Ainsi, même si ce mystère a été démystifié par la science et la technique, « il reste dans tous ces processus une part d’inexplicable, de non maîtrisable ». Catherine Bernard nous fait partager son émotion comparant l’élevage du vin à l’éducation des enfants. « Tout le temps de sa vie en barrique le vin passe par des hauts et des bas », écrit-elle. « Il est donc nécessaire de s’armer de patience, de veiller, jusqu’au jour d’assembler les barriques et de mettre le vin en bouteilles », poursuit-elle. Dans les chapitres suivants, elle aborde d’une façon très personnelle des éléments de sa vie de vigneronne : les vins oxydatifs, la taille, le soufre, la biodynamie sans jamais se départir de ses interrogations. Nulle certitude dans ses propos : seuls le bon sens et le plaisir accompagnent ses gestes quotidiens et l’histoire qu’elle nous raconte. Une histoire dans laquelle la nature tient le premier rôle… , avec ce qu’elle renferme de mystérieux et …d’insaisissable.