Un fongicide est une substance, naturelle ou chimique, utilisée pour éliminer ou contenir le développement des champignons parasites sur les végétaux (mildiou, oïdium, black rot, rot brun, botrytis, etc.). On distingue les fongicides de “contact” (qui ne sont pas absorbés par la plante, comme le cuivre ou le soufre) et les fongicides “systémiques” (qui sont absorbés par la plante, comme le carbendazime ou le prochloraze). Il existe deux types de fongicides : les fongicides curatifs (qui stoppent le développement du champignon déjà installé dans la plante) et les fongicides préventifs (qui empêchent le développement des spores à la surface de la plante). Apparus à la fin des années 1960, les fongicides systémiques proviennent de l’association d’une trentaine de matières actives regroupées en plusieurs familles chimiques. Les fongicides sont les pesticides les plus utilisés en France (49 %). Ils sont généralement plus toxiques pour l’homme que les deux autres grands groupes de pesticides (herbicides et insecticides). Il existe aussi des plantes qui ont des propriétés antifongiques comme l’ail, la prêle, l’absinthe ou l’ortie. Les fongicides de contact :
• Le sulfate de cuivre (bouillie bordelaise) : la bouillie bordelaise est un mélange d'eau, de sulfate de cuivre et de chaux, qui donne une bouillie claire bleu verdâtre, que l'on utilise en la pulvérisant sur les feuilles et fruits de la vigne, c'est un traitement préventif contre le mildiou. Découverte par Alexis Millardet vers 1882 peu après l’apparition de ce champignon dans le vignoble bordelais, c’est aujourd’hui encore le principal produit actif utilisé contre le mildiou et qui est autorisé en agriculture biologique.
• Le soufre sous forme de poudre : soufre poudre pour la prévention de l’oïdium, champignon très actif dans les régions méridionales (Provence, Languedoc-Roussillon, etc.). Le soufre est un fongicide naturel très efficace, qui fonctionne par sublimation. Son action ne se déclenche qu'à la faveur d'une température élevée et d'une luminosité minimale. En effet, sous l'effet de la lumière du soleil, le soufre dégage cinq fois plus de vapeurs que par temps couvert et surtout, la sublimation ne s'active qu'à partir de 18°C, avec des conditions optimales entre 23 et 25°C. Cette température d'efficacité du soufre correspond exactement à la température d'activation de l'oïdium qui apparaît entre 16 et 28°C avec un risque maximal à … 23°C. ! Autorisé en agriculture biologique, le soufre est utilisé également en agriculture conventionnelle en plus des traitements systémiques. Les fongicides systémiques : ils ont une action précventive et curative. Ils pénètrent dans la plante et circulent dans la sève. Ils offrent une très bonne résistance au lessivage et ont une longue persistance d'action. Par contre, du fait de leur mode d'action, l'apparition de souches de champignons résistantes est à craindre. Ils sont le plus souvent commercialisés en mélange avec un produit de contact. Les anti-botrytis : traitements qui visent à empêcher le développment de la pourriture de la vigne à l'approche de la récolte. Ces antifongiques qui éliminent le slevures (qui sont des champignons) interdisent le plus souvent les fermentations en levures indigènes et nécessitent de levurer des moûts lors des fermentations.